La Loire est un fleuve long de 1 020 kilomètres,
ce qui en fait le plus long ayant son cours en France. Il prend
sa source en Ardèche, au Mont Gerbier de Jonc.
Son embouchure se trouve dans la région des Pays de la
Loire au sud de la Bretagne et à l'ouest de l'Anjou. La
partie de son cours située en aval du confluent de la Vienne
(à la hauteur de la commune de Montsoreau dans le Maine-et-Loire)
et jusqu'à Saint-Nazaire s'appelle la Basse-Loire[2]. Elle
se jette dans l’océan Atlantique en Loire-Atlantique
à travers un estuaire.
Son bassin de 117 000 km² occupe plus d’un cinquième
du territoire français.
La navigation
Autrefois important axe de navigation et de transport de marchandises
jusqu'au milieu du XIXe siècle, la Loire n’est aujourd’hui
plus navigable pour les plus gros bateaux que dans son estuaire,
jusqu’à Nantes environ. Elle reste classée
voie navigable intérieure (et gérée par Voies
Navigables de France) à partir de Bouchemaine jusqu'à
Nantes, et aussi sur deux kilomètres entre Decize et Saint-Léger-des-Vignes
pour assurer la connexion entre les canaux Latéral à
la Loire et du Nivernais. On notera aussi la présence d'une
écluse à petit gabarit sur le barrage de la centrale
nucléaire de Belleville-sur-Loire. C'est la seule écluse
sur le cours de la Loire.
Les bateaux anciens étaient traditionnellement à
fond plat (comme tout bateau fluvial), avec un grand mât
et une voile carrée pour prendre le vent dominant d'ouest
de Nantes à Orléans, abattable pour passer sous
les ponts. Selon leur taille, ces bateaux se nommaient chaland,
gabare, gabarot, toue, mahon, fûtreau...
Avec ces bateaux pérennes ont coexisté des bateaux
conçus pour une unique descente, vendus au bout du voyage
comme bois de charpente ou de chauffage, ou réutilisés
localement. Ces bateaux, construits en sapin dans la région
du Forez, emmenaient le charbon stéphanois et les produits
foréziens tels que vins et céramiques jusqu'à
Paris ou Nantes. Leur trafic a duré de 1704 à 1860.
Ils se nommaient, selon leur lieux de construction, saint-rambertes
(ou ramberte ou encore salambarde) s'ils étaient construits
à Saint-Rambert-sur-Loire, ou roannaises s'ils étaient
construits à Roanne.
La batellerie à vapeur
L'Inexplosible n° 22, reconstitution d'un bateau de Loire
à vapeur et à aubes du XIXe siècleLe premier
bateau de ce type sur le fleuve est lancé en juin 1822.
Il s'appelle La Loire et est destiné à faire la
navette entre Nantes et Angers. A partir de 1825, d'autres bateaux
remontent ainsi jusqu'à Orléans. Destinés
au transport des personnes et des marchandises, ils font fortement
concurrence à la marine traditionnelle. Il s'agit essentiellement
de bateaux à aube, à fond plat, avec une cheminée
inclinable (pour passer sous les ponts). De nombreux accidents
ont émaillé l'histoire fluviale, dont plusieurs
explosions de chaudière.
En 1837, la conception des chaudières est modifiée
, donnant naissance aux bateaux appelés Inexplosibles,
dont une première compagnie se fixe à Orléans[3].
Ils sont long d'une quarantaine de mètres avec un tirant
d'eau inférieur à 20 cm. La chaudière, centrale,
permet de mouvoir deux roues à aubes latérales.
Le trajet Orléans-Nantes dure deux jours et la remontée
trois. En amont, le bateau pouvait rejoindre Nevers en deux jours
supplémentaires.
Le débit irrégulier du fleuve limitait fortement
la circulation, en particulier la remontée de celui-ci,
qui pouvait être cependant aidée par le halage des
bateaux.
En mai 1843 s'ouvre la ligne de chemin de fer Paris-Orléans.
Les inexplosibles servent alors à rejoindre les autres
villes ligériennes. La fin des années 1840 voit
l'arrivée du train à Tours, Angers, puis Nantes,
mettant fin au transport fluvial des passagers. Le transport des
marchandises va survivre quelque temps, l'un des derniers bateaux
en service étant le Fram qui a navigué jusqu'en
1918.
Une reconstitution d'un Inexplosible est visible sur les quais
d'Orléans depuis l'été 2007.
Le XXe siècle
Jusqu’en 1991, des pétroliers remontaient encore
de Nantes à Bouchemaine, à l’embouchure de
la Maine, près d’Angers. Aujourd’hui, ce trafic
commercial a totalement cessé. La Loire n'est plus naviguable
actuellement par les hauturiers que dans son estuaire.
La renaissance de la navigation ligérienne
Depuis le début des années 1990, un puissant mouvement
de regain d'intérêt pour ce patrimoine a conduit
de nombreuses associations, aidées par des archéologues
nauticiens comme François Beaudouin, à reconstruire
aussi fidèlement que possible ces anciens bateaux. Parmi
les festivités sur le thème de la Loire, a lieu,
tous les deux ans, à Orléans un grand rassemblement
de ces « vieux gréments » de Loire, en septembre.
Le fleuve royal
Article détaillé : Val de Loire.
La vallée de la Loire située entre Sully-sur-Loire
et Chalonnes-sur-Loire a été classée en 2000
par l’UNESCO Patrimoine Mondial de l’humanité.
La Loire est parfois surnommée fleuve royal étant
donné la grande présence de châteaux souvent
royaux la bordant. De nombreux châteaux sont à citer
tels que le magnifique château de Chaumont dominant la Loire
sur la rive gauche ou encore le splendide château d'Amboise
édifiée au confluent de la Loire et de l'Amasse,
ou alors le château d'Azay-le-Rideau et le château
de Chinon etc... .
Dernier « fleuve sauvage »
Malgré plusieurs barrages et d'importantes protections
latérales contre les crues (des turcies ou levées),
la Loire est souvent présentée comme le «
seul grand fleuve sauvage » survivant en France : elle est
aussi un « royaume » de paysages somptueux et de milieux
naturels très riches. Mais cette appellation, selon les
archéologues nauticiens et autres historiens, est très
abusive : la Loire est une rivière « civilisée
» depuis l'Antiquité, de par sa position privilégiée,
avec le Rhône, dans l'isthme français entre les mondes
méditerranéen et atlantique. Très tôt
elle a connu des aménagements pour favoriser la navigation
et protéger les populations riveraines de ses crues légendaires.
La Loire a engendré une civilisation ligérienne
qui lui est propre, avec ses traditions, ses savoir-faire, ses
coutumes, son parler, même si aujourd'hui, avec la disparition
de sa navigation, cette identité est perçue de manière
moins évidente. Parler de la Loire comme d'un « fleuve
d'aspect sauvage » serait plus approprié.
L'intégralité du fleuve a été inscrit
comme Site d’importance communautaire du réseau européen
Natura 2000 au titre des deux directives européennes «
Oiseaux » et « Habitats », en vue de la protection
de sa faune et de sa flore sauvage, de sa biodiversité,
de ses écosystèmes ainsi que des lieux de passage
des espèces migratoires.
Hydrographie
La Source
La Loire prend sa source dans l’est du Massif central, au
pied sud du mont Gerbier de Jonc, dans la commune ardèchoise
de Sainte-Eulalie, à 1 408 m d’altitude. Elle n’est
à l’origine qu’un simple filet d’eau,
et il serait plus juste de parler des sources de la Loire car
le fleuve n'est au départ qu'une multitude de petits ruisseaux
qui se rejoignent progressivement.
La présence d'une nappe phréatique sous le Mont
Gerbier de Jonc donne naissance à de multiples sources,
trois d'entre elles situées au pied du mont étant
mises en avant comme sources du fleuve. Les trois ruisseaux qui
en sont issus se rejoignent pour former la Loire, qui descend
ensuite la vallée située au sud du mont en traversant
le village de Sainte-Eulalie.
La « source géographique » coule dans un bac
en pierre à l´intérieur d´une vieille
grange parfaitement rénovée au toit de lauzes.
La « source authentique » symbolise, par le monument
érigé en 1938 par le Touring club de France, la
source de la Loire.
La « source véritable » correspond à
la source officielle indiquée sur le plan cadastral n°
87 ; elle coule dans un environnement naturel et sort de terre
dans un pré, sous une lauze qui porte l´inscription
« ici commence ma longue course vers l´Océan
... »
