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ORLEANS,
un peu d'histoire
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HISTOIRE
L'avènement des Valois marque le début de la guerre
de Cent Ans. Après les premières défaites
françaises (l'Ecluse, Crécy) et la bataille de Poitiers,
le Prince Noir, fils d'Edouard III, menace Orléans (1358,
1359). La destruction des faubourgs permet néanmoins de
sauver la ville.
Sous le règne de Charles V, qui a su s'entourer de chefs
militaires habiles, les Orléanais profitent d'une période
de calme qui durent jusqu'à la fin du siècle, pendant
laquelle les finances du royaume permettent de relever les faubourgs.
Mais, après la mort de Charles V, la minorité puis
la folie de Charles VI, les émeutes parisiennes et la guerre
civile (Bourguignons-Armagnacs) favorisent le retour en force
des Anglais. En 1428, ils tentent d'envahir le sud et mettent
le siège devant Orléans. Mais l'intervention de
Jeanne d'Arc, qui délivre la ville en 1429, marque le début
d'un retournement en faveur de Charles VII, qui se poursuivra
jusqu'à la fin de la guerre en 1475, dont la France sort
victorieuse avec un pouvoir royal renforcé.
La reconstruction est terminée avant même la fin
de la guerre, et à la mort de Charles VII, l'ordre règne
dans la cité. le règne de Louis XI, qui séjoure
souvent à Orléans, favorise l'expansion et l'aménagement
de la ville. L'enceinte est ainsi agrandie entre 1466 et 1480.
1358,
1359 : Le Prince Noir menace Orléans |
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La bataille
de Poitiers, perdue par le roi Jean, met la France à
la discrétion des Anglais. Dès 1357 des partis
ennemis circulent autour d'Orléans et en 1359 une
armée anglaise, après avoir parcouru tout
le Nord de la France, apparaît devant les murs.
Comme il arrive après une longue période de
paix, la ville n'est pas préparée : les maisons
des faubourgs, élevées trop près des
remparts, rendent la défense impossible. Il faut
tout détruire, maisons et églises : Saint-Pierre-Ensentelée,
Saint-Euverte, Saint-Aignan sont rasés et cette mesure
énergique est une mesure de salut. La large zone
déserte qui s'étend autour des remparts rend
toute surprise impossible : l'armée d'Edouard III
continue donc son chemin. La ville d'Orléans est
sauvée.
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1401 : Orléans est mise
en état de défense
La guerre reprend avec l'Angleterre en 1404. Après avoir
écrasé les Français à Azincourt en
1415, les Anglais sont bientôt maîtres de toute la
Normandie. Le dauphin Charles doit s'enfuir et se réfugier
au sud de la Loire. Le fleuve se transforme en frontière,
avec Orléans comme bastion.
Mais depuis longtemps, les procureurs alertés ont pris
les précautions nécessaires pour mettre la ville
en état de défense. Dès 1401, le roi les
approuvant, ordonne d'accommoder les murailles aux nouveaux modes
de combat. En 1404, la Porte-Parisie est aménagée
pour recevoir des canons; en 1412 les herses sont mises en état.
Des boulevards sont édifiés au-delà des fossés
pour défendre les portes; des pieux solidement liés
sont enfoncés sur les ados des fossés. Bientôt
les faubourgs sont protégés par des portes ferrées.
Six grosses bombardes et douze petites sont achetées en
1416. Sur la Motte-Sainte-Antoine, un petit fortin est édifié
pour doubler les Tourelles. En 1419, des canons sont disposés
sur le pont, sur les tours principales et une grosse baliste est
montée sur la Porte-Renard. Cent trente mantelets ou boucliers
de remparts sont disposés sur les chemins de ronde.
Les murailles comptent alors trente-deux tours, sans compter la
petite bastille élevée sur la Motte-des-Poissonniers
et les Tourelles qui ferment le pont. Elles sont rondes comme
la grosse tour du Châtelet et comme la Tour-Neuve, la plus
belle de toutes, ou accolées à la muraille en forme
de demi-cercle, comme la Tour du Heaume.
La cité compte environ 12 000 habitants. Les compagnies
bourgeoises forment le fond de la garnison, qui compte à
peu près cinq mille hommes, tenus de se fournir d'armes
et de vivres, dont l'état vient d'être dressé
par le sire de Gaucourt, gouverneur de la ville. Des soldats de
métier venus d'un peu partout, tel maître Jehan,
le coulevrinier lorrain, sont prêts à collaborer
à la défense.
En 1421, le roi d'Angleterre Henri V apparaît devant les
murailles et le siège semble inévitable, quand une
attaque de dysenterie le contraint à regagner Paris où
il ne tarde pas à succomber.
1428 : Les Anglais assiègent
Orléans
Au cours de l'été 1428, le général
anglais Salisbury s'achemine vers Orléans avec son armée,
ses canons et son matériel de siège.
9 sept 1428 : les Anglais traversent la Loire à Meung pour
tenter d'isoler Orléans du Sud, resté français.
16 sept 1428 : un détachement se heurte aux Anglais, qui
lui tuent 3 hommes.
2 oct 1428 : des paysans annoncent que Walpoole occupe Jargeau.
10 et 11 oct 1428 : Walpoole est à Olivet.
12 oct 1428 : Salisbury et le gros de l'armée anglaise
rejoignent Walpoole. C'est le début du siège.
21 oct 1428 : première attaque anglaise par le Sud. Les
Tourelles sont abandonnées. Deux arches du pont sont coupées
en arrière du fortin, et un parapet est élevé
sur le tronçon du pont qui demeure français.
22 oct 1428 : Dunois, le Bâtard d'Orléans fait son
entrée dans la ville avec un renfort de 800 hommes d'armes.
26 oct 1428 : Salisbury est tué par un projectile, alors
qu'il regarde la ville du haut des Tourelles.
En novembre et décembre 1428, en application des consignes
données en avril 1419 par le dauphin Charles, les Orléanais
abattent une seconde fois les faubourgs et une vingtaine d'églises.
Ces destructions sont importantes pour la topographie de la ville
: en dehors de la deuxième enceinte, il ne resta pas une
église antérieure à 1428. Parmi elles, tous
les édifices qui existent encore ont donc été
reconstruits postérieurement à cette date. Par contre,
les rues et chemins ont conservé leur tracé.
1er dec 1428 : Talbot, le nouveau général désigné
pour remplacer Salisbury, rejoint les cantonnements anglais avec
quelques troupes. Des renforts importants arriveront dans le courant
du mois de décembre.
Jusqu'au mois de janvier, les anglais, ne pouvant forcer la défense
orléanaise, construisent des fortins ou bastilles pour
commander les routes menant à la ville, sans toutefois
réussir à en bloquer complètement les accès.
Des convois arrivent en effet à passer sans difficulté.
A l'ouest, les bastilles décrivent une parallèle
à l'enceinte à environ 700m, distance qui mettait
les assiégeants hors de portée des canons des assiégés.
L'enceinte du XVIème siècle suivra cette ligne.
12 fev 1429 : une tentative pour couper les communications des
assiégeants avec le Nord de la France se solde par une
défaite française connue sous le nom de "journée
des harengs".
Le moral des assiégés est alors au plus bas, lorsque
les Orléanais apprennent l'arrivée prochaine d'une
libératrice à la tête d'une nouvelle armée
levée par le roi pour sauver la ville
A la fin avril, la situation d'Orléans est loin d'être
désespérée. Au cours de l'hiver, Talbot n'est
parvenu ni à bloquer complètement la ville, ni à
menacer dangereusement les remparts. Après les défections,
les maladies, l'armée anglaise ne compte pas beaucoup plus
de trois à quatre mille hommes, mal logés dans leurs
bastilles, souffrant du foid et peut-être de la faim, alors
que les renforts annoncés par le duc de Bedford n'arrivent
pas. Les Orléanais, au contraire, ne manquent ne rien,
approvisionnés par les régions restées françaises.
1429 : Jeanne d'Arc délivre
Orléans
28 avril : l'armée de Jeanne d'Arc, arrivant de Chinon,
contourne les retranchements ennemis et est signalée au-delà
de Saint-Jean-le-Blanc. Dunois quitte la ville et traverse la
Loire, pour aller à sa rencontre, tandis que des chalands
remonte la Loire jusqu'à Chécy pour faire traverser
le convoi de ravitaillement qui accompagne l'armée de Jeanne.
Toutefois, le convoi étant trop important, la plus grande
partie s'en retourne pour aller passer la Loire à Blois,
tandis que Jeanne la traverse sur place avec un détachement
et va loger à Chécy.
Le 29 au matin, une diversion à la bastille Saint-Loup
permet aux chalands de rentrer sans encombre à Orléans.
Dunois est à bord, et repart à la tombée
du jour à la tête de quelques cavaliers pour aller
à la rencontre de Jeanne et de son escorte. Les deux petites
troupes font leur jonction vers Semoy, puis retraverse les lignes
ennemies sans que les soldats de Talbot fassent un effort pour
les arrêter. A huit heures du soir, les portes de la ville
s'ouvrent devant Jeanne d'Arc. L'enthousiasme est tel que dès
le lendemain, les milices bourgeoises veulent attaquer les bastilles
ennemies. Le Bâtard et Jeanne d'Arc doivent les calmer,
préférant attendre le retour de l'armée qui
est retournée à Blois où le Bâtard
se rend le lendemain.
Le 3 mai au soir, des coureurs annoncent la venue de l'armée
de secours par la forêt et celle d'un nouveau convoi de
vivres par la Sologne. Le 4 mai, Jeanne et cinq cents hommes sortent
de la ville par la porte Parisie, font leur jonction en forêt
avec l'armée de secours et rentrent sans peine à
Orléans.
A peine revenu, le Bâtard s'occupe quant à lui du
convoi de vivres : reprenant la tactique qui avait réussi
quelques jours plus tôt, il ordonne d'esquisser une attaque
du côté de la bastille Saint-Loup, pendant que les
chalands passeront. Jeanne d'Arc transforme la diversion en une
véritable attaque et s'empare de la bastille avant que
Talbot ne puisse la secourir.
Le lendemain 6 mai, malgré l'avis des capitaines, Jeanne
entraîne La Hire et les milices orléanaises et passe
la Loire avec eux. Dunois suit avec ses compagnies. La position
des Tourelles se compose de trois éléments : la
bastille des Augustins, un boulevard et le fort de l'entrée
du pont, séparé du boulevard par un bras du fleuve.
Après une journée d'assaut, les Anglais abandonnent
la bastille et se réfugient dans le boulevard.
Jeanne, au matin du 7 mai, passe le fleuve avec le Bâtard
et le maréchal de Rieux. Elle est blessée pendant
la bataille, mais au cinquième assaut, son étendard
flotte sur le boulevard. Pendant ce temps, de l'autre côté,
quelques habitants jettent des planches sur le pont et parviennent
au pied des Tourelles. Les Anglais s'y réfugient au moment
où ils évacuent le boulevard, mais un brûlot
incendie le pont-levis par lequel ils se retirent, et les capitaines
qui ferment la marche tombent dans le fleuve et se noient. Attaqués
devant et derrière, les derniers Anglais se rendent et
Jeanne, comme elle l'avait promis, rentre par le pont dans Orléans.
Le lendemain, 8 mai, Talbot donne le signal de la retraite.
Louis
XI, roi Orléanais
C'est dans une ville
prospère et raffinée que le roi Louis XI pénètre
par la porte Bannier dans la nuit du 30 septembre 1461.
Le roi gagne le Châtelet où il loge quelques
jours dans les appartements de son cousin d'Orléans,
puis il quitte la ville. Il visite alors son royaume, cherchant
partout un appui contre les princes.
Il revient à Orléans cinq ans plus tard, en
1466. Il trouve alors un sérieux avantage à
occuper le coeur du royaume. Il y trouve aussi quelque agrément.
Le roi passe dans la ville toute l'année 1466 et
gardera l'habitude d'y faire de longs séjours. De
tempérament bourgeois, entouré de conseillers
de condition modeste, il se plait au milieu de ses compères,
les procureurs et les marchands qui administrent Orléans.
A une période où
la couronne est encore bien fragile et où son esprit
pourrait être absorbé par les intrigues du
duc de Bretagne et du duc de Bourgogne, le Roi s'occupe
sur place de prendre des décisions susceptibles de
transformer la ville.
Il ordonne d'abord d'édifier des quais le long de
la Loire pour faciliter le débarquement des marchandises
et les mettre à l'abri des crues, voire des inondations.
Il décide ensuite de repousser vers l'est les fortifications
de la ville bien au-delà de l'église Saint-Aignan
nouvellement reconstruite, et d'englober également
Saint-Euverte dans les nouvelles murailles.
Durant tout son règne,
Louis XI sera soutenu financièrement par les Orléanais,
dans sa lutte contre la maison de Bourgogne. Orléans
pourra le faire sans grand dommage. Louis XI ne négligera
jamais rien qui puisse développer le commerce. Tout
cela favorisera la ville, dont, chaque année, les
marchés et les foire gagneront en importance. De
15 à 20000, la population d'Orléans passera,
en vingt-cinq ans, à 26 ou 28000 habitants |
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